De plus en plus d’entreprises recherchent des financements verts. Cependant, le marché fait l’objet de critiques concernant le greenwashing, ce qui rend difficile pour les banques de prouver leur crédibilité lorsqu’elles publient ces chiffres.
Une opinion de seconde partie (SPO) constitue une façon d’y parvenir. Ce type d’évaluation externe est déjà établi dans le domaine des obligations vertes et sociales. Cependant, les principes du prêt vert (GPL), les principes du prêt social (SPL) ou les principes des prêts liés au développement durable (SLLP) peuvent également être appliqués aux prêts traditionnels.
"Les prêts verts et sociaux sont destinés à financer des projets durables spécifiques, comme des parcs éoliens ou des maisons durables", explique Alexander Caris, chercheur chez Forum Ethibel. "Nous vérifions d'abord si l'utilisation du prêt a été décrite en détail et si l'utilisation des fonds est clairement conforme aux objectifs verts et/ou sociaux. Cela évite la plus grande menace de greenwashing. Nous examinons également si le prêt est éligible à la taxonomie européenne. "
"Nous interrogeons ensuite l'emprunteur pour comprendre comment il évalue la durabilité des projets qu'il propose", poursuit Caris. "Il est essentiel d’identifier et de comprendre les avantages sociaux et environnementaux dans un cadre global. Des cadres tels que les objectifs de développement durable (ODD) ou la taxonomie de l'UE sont généralement utilisés. Nous évaluons également l'ambition du projet par rapport à d'autres projets du secteur. Cependant, cela ne limite pas l’OPP au projet en question : nous examinons plus largement dans quelle mesure les objectifs de durabilité choisis correspondent à ceux de l’emprunteur."
Forum Ethibel adopte une approche holistique de la durabilité et souligne que tout projet de prêt vert doit prendre en compte les risques sociaux là où ils sont importants, et vice versa.
"Nous vérifions également la gestion des recettes", explique Caris. "Il doit y avoir un processus clair pour vérifier si l'argent est dépensé de la manière prévue. Cela pourrait signifier conserver l’argent sur un compte spécial et garantir la transparence des processus de gouvernance interne. Enfin, nous soulignons la recommandation des BPL et SLP de divulguer autant que possible. Nous vérifions également si les indicateurs rendus publics sont clairs, complets et responsables."
"Au lieu de s'intéresser à la manière dont les fonds sont dépensés, les Sustainability Linked Loans contribuent à la performance durable de l'emprunteur sur la base d'indicateurs de performance clés bien définis", explique Caris. "Par conséquent, ils sont généralement utilisés pour financer les opérations commerciales générales."
L’évaluation des prêts liés au développement durable comprend cinq étapes distinctes. "Nous vérifions d'abord que les KPI de l'emprunteur sont pertinents pour le secteur spécifique, importants pour les opérations de l'entreprise, mesurables de manière cohérente et peuvent être comparés. Deuxièmement, nous évaluons les objectifs de performance durable (SPT) que l'emprunteur propose par rapport à son niveau d'ambition. Nous comparons les SPT aux performances passées de l'entreprise, à ses pairs, aux objectifs réglementaires et à des scénarios scientifiques tels que la réduction des émissions de carbone. Comme pour les prêts verts et sociaux, la matérialité est cruciale. Troisièmement, nous vérifions si le respect des SPT prédéfinis est lié à un résultat économique. Cela encourage l'emprunteur à formuler et à poursuivre des engagements réalistes. Quatrièmement, nous veillons à ce que l'emprunteur fasse rapport à ses prêteurs. Enfin, les SPT doivent être vérifiés annuellement. Cela peut être fait par un examinateur externe qualifié possédant l’expertise pertinente, tel qu’un auditeur, un consultant en environnement et/ou une agence de notation indépendante."